PENSÉES

Quand les relations humaines ne sont pas innées





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Je me surprends parfois à jalouser ou envier les personnes toujours entourées :
Un tas d’amis, des coups de téléphone chaque jour,
beaucoup de sms, d’emails et même des courriers.
Et tout cela d’une manière si naturelle, c’est un quotidien,
un quotidien bien rempli par un entourage humain fort lié,
un quotidien que je ne connais pas ou peu.

Les relations humaines pour moi ne sont pas innées,
j’ai l’impression de courir après quelque chose qui ne m’est pas destiné.

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Il est vrai que j’aime la facilité de la solitude,
cela exacerbé par une flemme sous-jacente
que j’essaie de combattre jour après jour avec tant d’ardeur.

Bien qu’accrochée à mon téléphone et plus globalement aux réseaux sociaux,
je ne sais pas faire perdurer les liens au jour le jour,
j’attendrais presque qu’on vienne vers moi.
Pas la peur de déranger, pas la peur de sembler nulle,
juste une certaine incapacité à communiquer bien et beaucoup.

Le téléphone est mon pire ennemi,
autant je peux rester au téléphone avec ma mère 2h,
autant je n’ai aucun sujet de conversation avec des amies.
Par chance la seule amie que j’ai parfois au téléphone a de grandes capacités
pour converser et comble bien facilement les blancs s’il devait y en avoir.

Sinon, j’évite le téléphone, je privilégie les mails et sms.
Finalement je reste cachée derrière des mots écrits.
Peut-être que oui j’ai peur en fin de compte, peur de dire une bêtise ?
je ne suis pas sûre.
Je crois plutôt avoir peur de manquer de conversation,
et peut-être une autre peur s’ajoutant à cela, tout à fait indescriptible,
liée à ma timidité presque maladive datant de l’enfance
et quasiment vaincue aujourd’hui.

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C’est un tout qui se joue et dont je ne maîtrise pas les règles,
seulement mon comportement à l’instant T.

Il peut m’arriver de rester de longs moments devant mon téléphone,
de recomposer une énième fois ce numéro, réfléchissant
et peaufinant un peu plus encore ce que j’ai à dire, ce que je pourrai dire.

Il m’est arrivé d’avoir des frissons,
je tremblais alors d’être juste au téléphone, comme lors d’un examen.

Aujourd’hui je me maîtrise mieux,
mais je n’en améliore pas pour autant mes relations humaines,
mes relations sociales !

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C’est vraiment très con à dire mais je rêve d’une soirée avec des copines,
des rires aux éclats, des papotages à n’en plus finir, des mots doux encourageants.
J’en rêve comme de quelque chose de naturel, d’allant de soi,
comme d’un rendez-vous habituel pour oublier le quotidien.
Une bande de filles toutes un peu folles, croquant la vie à pleines dents
et pouvant compter chaque jour les unes sur les autres.

Ca existe n’est-ce pas ? J’en suis sûre !!!!!

J’ai trois amies. Trois amies qui se connaissent de loin ou pas du tout.
Je les vois de temps en temps et elles-mêmes ont de leur coté des amies « régulières »,
des amies avec qui elles papotent au quotidien, des amies avec qui elles voyagent,
des amies avec qui elles rient.

Ces amies, je les aime beaucoup
(je ne sais pas si l’une d’entre-elle sait que je la considère
comme une amie et non comme une connaissance !),
et je suis pourtant incapable de lier avec elles un climat d’échange régulier,
c’est en tout cas mon impression, et je m’en veux de ne savoir
cultiver ces amitiés qui me sont chères.

Parfois ça me pèse, un peu comme un boulet qu’on se traîne au pied
et qui rendrait difficile chaque pas.
Je suis triste d’être seule.

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Cependant, je regarde souvent par derrière mon épaule,
pour me remémorer le passé,
celui d’il y a peu, celui où j’étais encore plus seule
et renfermée sur moi-même rongée par la dépression.
Ce temps là a changé, et j’entrevois encore beaucoup de mouvements,
peut-être de la lecture pour approfondir cela !

Les moments de sortie, un café ou un déjeuner avec une amie est d’un grand réconfort,
je suis boostée pour plusieurs jours, le coeur léger.

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Tout cela est un peu comme un cercle vicieux:
plus l’on reste seul et cloitré chez soi, moins on sort,
moins on a envie de sortir lorsque l’occasion nous est offerte
et donc on se renferme plus encore !
C’est moche !

Mais pas de panique, l’inverse est possible,
il suffit « simplement » de réussir à faire un pas,
de sortir de sa « zone de confort »
et se dépasser, même un peu c’est déjà beaucoup !
Et SURTOUT apprécier les moments où l’on est entouré,
croire en l’amitié, se donner peu à peu les moyens d’être ouvert aux autres,
se dire que c’est possible, qu’il faut s’en donner les moyens et garder ESPOIR !

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J’ai commencé cet article un peu de manière négative.
Car il est vrai qu’il y a des jours difficiles où la solitude
bien que réconfortante pèse énormément,
il ne faut pas le nier !
Mais ce n’est pas tout et que ce soit à cause du caractère,
de la personnalité ou d’un manque de confiance en soi,
il est possible d’évoluer et d’être entouré.

« Souris et l’on te sourira en retour »

C’est un peu ça non ?

Bises, Julie

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15 Comments

  • Reply
    Laure
    2 février 2016 at 19:29

    Je me retrouve beaucoup dans cet article. Pour des raisons différentes peut-être, mais le résultat est à peu près le même.
    Tu as joliment écrit cela en tout cas!

    • Reply
      malyslon
      3 février 2016 at 09:40

      Merci pour le compliment Laure 🙂 Je t’embrasse !

  • Reply
    Julie Azou
    2 février 2016 at 19:56

    Rooh comme je te comprends … Presque tout pareil y compris les répétitions avant un coup de téléphone, je partage complètement ce que tu ressens <3

    • Reply
      malyslon
      3 février 2016 at 09:41

      C’est fou de se mettre dans de tels états !!!! Mais ça me rassure de savoir que je ne suis pas la seule 😉

  • Reply
    Sophie PsS
    2 février 2016 at 21:48

    Mon double, ne désespères pas, 10 ans plus tard j’ose aller vers les gens, j’ai des amies, des vraies…mais j’ai toujours cette haine du téléphone et cette horreur du « on s’appelle! » car mes amies me connaissent maintenant: si je dis « je t’appelle », elles n’ont pas à attendre près du téléphone mais plutôt doivent composer mon numéro…non que je ne pense pas à elles ; bien à contraire meme! Mais comme toi…ce n’est pas inné, et autant j’envoie mails et sms sans compter, autant le téléphone m’est phobique…mais aussi parce qu’avec le téléphone on ne maîtrise rien: le temps que l’on accorde, et le moment où cela se produit…la peur de ne pas tout maîtriser…tu y as pensé à ça?
    Bises ma belle
    Tiens bon!

  • Reply
    MyNy/Ma
    4 février 2016 at 15:44

    Ma belle,
    Même si tu penses être maladroite ou avoir peu de conversation , à chaque fois qu’on se retrouve je passe de merveilleux moments!! Agréables, riches, apaisant, décompressant, heureux.
    Ma jolie Julie, je te trouve très courageuse d’avoir exposé ton mal aise, et je tiens à te dire que non tu ne m’ennuies pas! Je pense sincèrement qu’il est important que tu comprennes que tes amies, en tout cas me concernant, ne te jugent pas. Quand je te vois je veux juste que tu sois toi. Juste toi. Pas besoin de briller, ni d’avoir tout à maîtriser. Juste être toi, car en amitié ce sont les relations authentiques qui construisent et enrichissent notre vie ♥
    J’espère bien que ce message te permettra d’être plus spontanée, car il n’y a pas de chichi entre nous! N’est pas peur, soit plus indulgente avec toi-même.
    Et si tu veux faire cette petite soirée entre filles… Appelle, propose, ose! Tu n’as rien à perdre et tout à gagner
    Les regrets ne viennent pas de ce qu’on a mal fait, mais de ce que nous n’avons pas oser faire
    Des Bisous ♥
    Pouch

    • Reply
      malyslon
      5 février 2016 at 11:58

      A vrai dire j’ai commencé cet article un jour de grisaille, seule avec mes démons pour m’influencer ! J’avais besoin de mettre des mots sur ce qui est moi. Et puis avec tout ce qui s’est passé dernièrement, les fois où l’on s’est vu notamment, et puis ce pas vers l’inconnu m’amenant à Paris, je me suis rendue compte du chemin parcouru, que certes il me reste des difficultés mais que WOUAHHHHH qu’est ce que j’ai pu évoluer !!! Et c’est pour cela que j’ai souhaité terminer l’article sur une note positive, les mots coulent selon le « mood » du moment.
      Et tu as fort raison, il faut oser pour ne pas regretter, et je crois oser de plus en plus, j’avance à petits pas vers cette nouvelle possibilité et j’en suis heureuse, il me faut du temps pour appréhender tout cela !
      Je suis aussi heureuse quand je vois à quel point je suis naturelle face aux gens, face à toi, face aux autres, tant pis si je parle mal, tant pis si je ris fort, je rougis moins, je me mets plus en avant…tu te souviens comme c’était inimaginable quand on s’est rencontrées ?!!! 😉
      Tes compliments, ici et ailleurs, me vont toujours droit au coeur et sont de véritables moteurs pour moi <3
      Merci pour ta franchise et ta bienveillance ma pouchinette d'amour <3

      • Reply
        MyNy/Ma
        9 février 2016 at 08:07

        Tu es être fière de toi et de ton parcours 😉
        Pleins de bisous ♥

  • Reply
    stéphanie
    5 février 2016 at 11:33

    bonjour julie , je suis ton blog depuis un moment déjà sans laisser de commentaire mais j’aime te suivre . je comprends ton ressenti mais tu sais ce n’est pas le nombre d’amis qui est important car à mon sens les vraies amies se comptent souvent sur les doigts d’une main , et puis chacun a son caractère , je te trouve bien courageuse sur ce billet de nous dévoiler ta difficulté relationnelle mais en suivant ton blog même si je ne te connais pas je vois une jolie fille naturelle avec des doutes et interrogations mais aussi pleine de qualités, et je suis comme toi je préfère bien souvent les sms au téléphone ( sauf avec ma maman ! ) et j’ai toujours eu du mal à m’exprimer en public entouré de plusieurs personnes , je suis souvent plus à l’aise avec une seule personne … et tu n n’es pas seule tu as créer une belle famille avec ta lina toute mimi et ton futur bébé… alors continue d’être comme tu es je suis sûre que tes amies t’aime ainsi !

    • Reply
      malyslon
      5 février 2016 at 12:15

      Bonjour Stéphanie,
      Il est des commentaires dont on ne s’attend vraiment pas et qui font un bien fou ! Je te remercie déjà d’avoir prit le temps de me laisser ce gentil message !!!! Certaines blogueuses préfèrent garder leurs difficultés pour elles, mais à vrai dire moi je préfère les écrire pour y faire face, et peut-être avoir les clés pour m’en défaire…mettre des mots sur mes maux me fait beaucoup de bien 😉
      Tout comme toi, j’ai des difficultés à m’exprimer en public, je gère mal l’attention portée sur moi. Mais cependant je constate une évolution d’année en année, et maintenant la gène n’existe pour ainsi dire plus quand il s’agit de personnes que je connais très bien ! Ouf 😉
      Le fait de ne plus travailler met en avant le possible manque relationnel, passer des journées entières sans dire le moindre mot, n’avoir personne pour écouter ses plaintes c’est difficile, surtout en hiver 😉 Mais en effet, il y a ces personnes importantes avec qui je vis de belles aventures, et il ne faut pas l’oublier !!!!!!!!!
      Encore merci Stéphanie !!!! 🙂
      PS : je suis allée faire un tour sur ton blog du coup et je suis méga jalouse de tous les jolis vêtements que tu couds ;P Je rêve d’avoir le courage (et le talent) d’en faire autant !!
      Bises

  • Reply
    Herlock Sholmes
    20 décembre 2017 at 21:59

    Je suis très malade ce soir, alors je ne vais pas m’attarder. Merci pour ton article. Je m’y reconnais beaucoup : incapacité à tisser des liens forts, à avoir un groupe d’amis, etc.
    Bonne route à toi.

  • Reply
    Amélie
    6 juillet 2019 at 21:49

    Comme tous les autres commentaires, je me reconnais vraiment dans cet article. J’ai l’habitude de dire de moi que je suis un peu autiste concernant mes relations sociales aux autres (sans y voir une quelconque critique sur les autistes bien entendu). Plus de 3 personnes autour de moi et je l’efface. Les conventions sociales sont pas du tout naturelles pour moi et le téléphone est aussi ma bête noire (j’ai travaillé dans une hotline en SAV ça m’a presque guérie ^^)
    Je suis récemment sortie de ma zone de confort en allant découvrir le stand up paddle…. Mais seule. J’ai adoré… Mais seule… Je désespere pas de lier de vraies relations maintenant que je me suis stabilisée géographiquement mais je me rend compte que mon problème était pas que géographique. Fait qu’on se sert les coudes entre névrosées relationnelle =)

  • Reply
    Bernard
    3 août 2020 at 10:53

    Écrire et partager tout cela est, je trouve, très courageux. Et cela me rassure de constater que je ne suis pas seul dans une telle situation. Cette incapacité à se faire des amis ou si peu, à garder la relation, à l’approfondir… Ce temps « perdu » devant le téléphone avant chaque appel… J’ai le même effet également lorsque je suis avec quelqu’un. C’est un véritable calvaire. Lorsque je suis avec quelqu’un, j’ai un stress en moi, parce que je ne sais pas ce qu’il faut dire, ce qu’il faut faire, quelles sont les conventions sociales en vigueur, quelles sont les attentes, les demandes implicites de l’autre, qu’est ce qui est bon de faire ou de dire, acceptable ou non. Tout cela qui semble si évident pour la majorité, est un incroyable inconnu pour moi, que je m’efforce d’apprendre et de mettre en pratique mais… Ça ne fonctionne que trop peu. J’ai l’impression qu’il « me manque une case », de ne pas être complet, de ne pas être comme les autres. Ce stress que j’ai en moi à chaque fois que je dois avoir une interaction sociale, ce temps que je passe à réfléchir à quoi dire et quoi faire avec chacun, à calculer leurs demandes et leurs réactions… Ça me bouffe. Et je n’arrive pas à faire un réel travail de lâcher-prise sur ce point. Après un peu plus de 10 ans de travail sur moi-même, j’arrive à être à peu près naturel dans mes interactions, mais les questions restent présentes, et le stress continue de me ronger dans ces moments.
    Y a-t-il une piste, une aide, un échange possible avec quelqu’un pour avoir un retour, savoir comment agir et réagir, un travail possible pour diminuer voir faire disparaitre ce stress ? Et faire de ces relations sociales quelque chose de naturel au mieux, ou au moins agréable ?

  • Reply
    Émilie
    24 décembre 2021 at 00:44

    Bonjour, Ton texte est criant de sincérité, bien tourné et surtout il fait du bien ! On se sent moins seule. J’ai 34 ans. J’ai récemment bien pris conscience de mes manquements… Je n’ai jamais été très à l’aise socialement. Pourquoi pas faite un groupe fb, pour partager nos trucs et astuces ? Au plaisir de vous lire. J’allais mettre Cordialement Belle nuit ou journée

  • Reply
    Can
    22 mai 2022 at 02:09

    Tu es où aujourd’hui dans ces réflexions-là ? Je serai curieuse de te lire à ce sujet.
    Par ailleurs, as-tu pensé à une neurodivergence qui explique tes difficultés ?
    Je suis moi-même autiste, j’ai un TDA et mon cerveau est suffisamment rapide pour masquer ça (THPI). Avoir identifié mes différences m’aide à me placer par rapport aux autres et à rechercher les relations qui me conviennent…. Même si ça reste difficile.

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