Deuil Périnatal

9 mois sans lui





Malyslon - 9 mois sans lui

9 mois sans lui.
9 mois concernés par le deuil périnatal.

Ce n’est pas comme pour une grossesse.
On ne calcule pas les semaines ou les jours qui passent.
Mais on voit les bébés des copines en ligne qui grandissent.
Et soudain on se rend compte.
Il aurait dû s’asseoir et ramper maintenant.
Et je crois qu’à présent c’est ce genre de comparatif
qui nous viendra à l’esprit pour les mois et les années à venir.

9 mois dedans, 9 mois dehors on dit souvent.
Ces 9 derniers, en l’occurence, auraient pu être pires.
Ils auraient pu montrer tout ce qu’il y a de plus sombre et de mauvais en nous.
Mais au contraire ils ont été l’occasion de montrer tout ce qu’il y a de lumineux.
Un peu comme un bébé illumine les vies.
Notre bébé à nous nous a forcé à le faire d’une autre manière.
Une manière quelque peu brutale.
Mais nous étions armés pour affronter cela et illuminer plus encore nos vies.

De son côté Lina va plutôt très bien.
Reste que lui chiffonne le côté « invisible » de son petit frère.
Elle aura, je pense, vite besoin de voir une photo de son visage.
Mais comme je l’ai déjà dit précédemment,
elle sera toujours libre de choisir.
Tout cet amour de grande soeur qui bout en elle
est prêt à déborder en tous sens.
Reste cependant en elle une grande peur et quasi certitude.
Sa petite soeur ne va pas naître vivante.
Et on ne peut que comprendre cette crainte.

 J’ai par ailleurs eu l’occasion de discuter à l’écrit ou pour de vrai
avec d’autres mamans qui ont vécu le même genre de drame.
Il en ressort presque à chaque fois cette différence.
Nous si positifs et enclins à aller de l’avant.
On est soutenus de toutes parts depuis le début.
Personne n’a tenté de nous enfoncer dans notre tristesse.
Mais personne non plus n’a voulu nous en sortir.
On nous laisse parler quand on en a besoin.
Pas forcément avec des larmes, juste des mots du coeur.
Des mots qui entre nous ou avec les autres font du bien d’être dits.

Et puis il y a VOUS !
Oui vous qui avez été là depuis le début ou plus tard
et qui nous avez encouragé dans notre démarche,
dans notre volonté d’aller bien malgré l’épreuve,
dans notre volonté de sourire toujours plus fort.
Ca peut paraître peu mais je le répète une nouvelle fois :
pour sortir la tête hors de l’eau lors d’un tel drame
il faut absolument être soutenus.
Des sourires, des sorties, des messages, des chocolats,
peu importe, tant que la solitude s’efface un peu.

 9 mois après avoir mis au monde notre beau bébé,
on ne souffre plus de son absence mais elle nous fait mal
de temps en temps ou souvent, ça dépend.
Parfois c’est facile d’en parler et d’autres fois c’est douloureux.
Mais quoi qu’il en soit de nos tiraillements intérieurs, on en tire une force.
Celle de semer du courage, de l’amour et de nombreux sourire sur notre passage.

Et puis l’Amour, si vous saviez combien notre amour s’est décuplé.

Encore merci à vous qui êtes là de près ou de loin.

Je vous embrasse,
Julie

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4 Comments

  • Reply
    Eve
    15 avril 2017 at 22:49

    Bisous fort ma poulette

    • Reply
      malyslon
      18 avril 2017 at 12:09

      Roooh merci ma douce !

  • Reply
    Vertain Samia
    17 juin 2017 at 03:11

    Nous, notre… C’est beau et c’est juste. J’aime

  • Reply
    élisabeth
    31 juillet 2019 at 22:34

    Bonsoir Julie,
    j’ai accouché de ma fille Amandine lundi, à 22 SA et elle était morte. C’était une IMG. Nos histoires sont très différentes. Nous avons appris il y a 6 semaines la trisomie (21) de notre fille. Nous avons pris un mois pour en savoir plus sur ce handicap, tourner la question dans tous les sens, réfléchir à si nous nous en sentions capables ou pas. Et puis il y a une dizaine de jours, l’annonce de la grave malformation cardiaque de notre bébé nous a conduits vers l’IMG. Il y a deux jours. Et je suffoque. Je cherche mon bébé chez moi, un cheveu qu’elle aurait perdu, son odeur sur un vêtement, son assiette pas terminée près de l’évier, mais bien sûr il n’y a rien. Et même si notre choix était mûrement réfléchi, la vie sans elle me paraît insurmontable.
    Alors ce soir, je me suis rappelé vous, vos mots et bien sûr Edgar, et j’ai eu envie de vous relire. Et je vous remercie, car vous faites du bien aux mamans qui vivent un deuil péri ou anté natal et qui vous lisent.
    Je vous embrasse très fort.

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