Ma douce

Ma douce…
C’est vrai, je ne parle pas beaucoup de toi.
Je t’attends surtout avec beaucoup d’impatience.
Ma vie mise entre parenthèses.
Passant plus de temps à sonder ta présence et ta vie…qu’à vivre.
J’imagine que c’est ainsi que doivent se vivre ces moments.

Des moments comme hors du temps et une vie en suspension.
Chaque fois que je me retourne durant la nuit, mes mains cherchent ta vie.
Ceci explique peut-être ma fatigue puisqu’il paraîtrait
que l’on tourne beaucoup lorsque l’on dort.
Parfois même sans mouvements de ta part, je sais que tu vas bien.
Comme si je te sentais respirer depuis l’extérieur.
Alors même que tu n’as pas encore eu ton premier souffle.

Tout cela marque une relation spéciale qui s’installe entre nous.
Beaucoup de douceur, de confiance et de patience.
Tu es mon enfant pour lequel j’ai pris le plus de temps durant la grossesse.
J’ai appris à te parler et te comprendre.
Mais forcément la peur reste là, tapie dans l’ombre.

Tu es l’enfant d’après mais je dirais surtout que tu es l’enfant à part.
Comme si tu connaissais déjà tout de moi.
Mes peurs, mes joies, mes soucis.
Je t’ai fait ressentir beaucoup de choses.
Et je t’en ai expliqué tant d’autres.

Mais surtout ne t’inquiète pas.
Tu n’auras aucun poids sur les épaules.
Tu connaitras la mort de ton grand frère
mais tu n’en seras pas le pansement.
Tu seras l’amour, la joie, la vie.

Ma douce, nous devons nous rencontrer la semaine prochaine.
J’ai tellement hâte.
J’ai tellement peur.
Tout peut arriver, je le sais trop bien.
Je ne souhaite que l’amour, la joie, la vie.
Juste quelques jours qui paraissent une éternité.

A très bientôt ma douce pour de belles aventures.
Ta maman qui t’aime déjà si fort.