Les feuilles jaunissent et commencent doucement à tomber.
Noël approche, les premiers communiqués de presse sont envoyés.
Et nous ? Nous entrons dans une nouvelle saison sans notre bébé.
Nous vivrons notre premier Noël sans lui, la douleur toujours si vive.
Au début c’est un peu l’effervescence, la tête tourbillonne.
On est entourés d’un peu partout et de nulle part à la fois.
Pas trop le temps de se lamenter avec les décisions
importantes, inattendues et tellement difficiles à prendre.
Et puis petit à petit les choses, la vie dit-on plus communément,
reprend son cours avec toutes les douleurs que cela entraîne.
L’absence du conjoint qu’on rêve d’avoir près de soi pour pleurer.
Les questions douloureuses concernant ce petit être attendu.
Le cimetière pas loin de la maison que nous seuls regardons du coin de l’oeil, le coeur serré.
Les photos de notre bébé qu’on ne peut pas s’empêcher de regarder.
Les inquiétudes concernant la suite de nos vies perturbées.
Nos coeurs en miettes dont on essaie de rassembler les morceaux.
Et puis la solitude parce que les autres continuent d’avancer et/ou
s’éloignent un peu de la tristesse et de la peur que l’on représente.
Si je n’avais pas eu le blog et les réseaux sociaux je ne sais pas comment
j’aurais fait pour essayer de sortir la tête de ce brouillard.
La vie est devenue difficile chaque jour mais au moins je reçois régulièrement
des emails de personnes inconnues ou presque qui me soutiennent, qui me font part
de leur vécu douloureusement similaire, qui m’envoient leurs bonnes ondes.
Sans ces personnes au coeur généreux, j’aurais été désespérément seule.
Pour nous tous qui connaissons cette affreuse réalité,
le 15 octobre aura lieu la Journée Mondiale de Sensibilisation au Deuil Périnatal.
Plusieurs marches sont organisées en France ainsi qu’en Belgique,
au Japon, au Canada et aux Etats-Unis.
Parce que non on ne peut pas passer à autre chose
et arrêter du jour au lendemain de souffrir.
Parce que oui même si on sourit, même si on rigole, on a constamment mal.
Parce qu’il ne faut pas nous abandonner, parce qu’il faut continuer de nous soutenir.
Vos vies ont repris leurs cours avec parfois quelques pensées vers notre douleur,
mais celle-ci ne nous quitte pas (ou si peu) et chaque jour on se réveille
avec ce manque, avec cette absence et qu’il n’est clairement pas facile de trouver de l’aide.
N’oubliez pas les endeuillés, votre aide est leur force.
Ils peuvent se montrer distants, souriants voire même heureux.
Mais non ils ne le sont pas, en tout cas pas toujours.
Ils ont besoin de vous. Vous qui êtes leurs amis.
Ils ne vous le diront pas. Ils ne vous demanderont rien.
Ils ne veulent pas vous embêter encore avec leur souffrance.
Mais elle est hélas bien réelle.
Ce n’est pas d’apitoiement dont on besoin les parents endeuillés
mais d’une simple présence, d’une oreille attentive, de bras consolateurs
pour que la solitude ne s’ajoute pas à la douleur.
Le 15 octobre. Et les autres jours. Pour nous. Pour eux.
Julie
21 Comments
Amandine minigraou
29 septembre 2016 at 10:34Julie.. Toutes mes pensées vont vers toi.. souvent, à chaque fois que je te lis.. Non je n’ai pas vécu la même chose que toi mais oui je peux aisément comprendre et ressentir ce que tu peux vivre… Nous ne sommes pas à côté mais j’aimerais si je pouvais être ton oreille attentive.. Je t’embrasse très fort amandine
Camille
29 septembre 2016 at 13:03<3
Mariep
29 septembre 2016 at 13:54je vous envoie plein de pensée positives de câlins et de bisous .gros bisous
Carole
29 septembre 2016 at 14:14Chère Julie,
Tes mots raisonnent.
En espérant que les miens et tous les nôtres arrivent jusqu’à toi, remplis de bienveillance, de courage, d’écoute et d’un immense respect pour la personne remplie d’humanité que tu nous laisse apercevoir.
Une main sur l’épaule…
Booboo
29 septembre 2016 at 19:06Je pense très très souvent à vous bien que je ne vous connaisse qu’à travers ce blog et je ne peux qu’imaginer la douleur que vous ressentez, même si j’en suis sûre je suis loin du compte! Je vous envoie de douces pensées et une pluie d’amour sur vous et vos proches ❤️❤️❤️
Sophie
29 septembre 2016 at 21:02Bonsoir Julie,
Je pense à vous, pas seulement parce que j’ai le bonheur de serrer mes enfants chaque jour mais surtout parce que tous les tracas du quotidien, la difficulté parfois de les supporter quand on dort mal ou peu, n’est rien… Rien au regard de cette écorchure qui ne guérira pas même bien planquée sous de jolies lunettes de soleil, des sourires radieux ou un si délicat tatouage. La résilience, je l’ai compris, n’est pas un chemin facile, vous avez eu si peu de temps ensemble et tant de rêves avec lui..mais elle est possible. Chaque jour un petit pas…je vous embrasse Julie.
(Au fait, je vous ai connu grâce au blog sublime d’Elisa que je suis depuis un bon moment…petit mot sur son IG, elle devait être émue)
Laetitia
30 septembre 2016 at 06:54Je t’embrasse bien fort, tendres pensées <3 <3 <3
Caroline
30 septembre 2016 at 08:29Bonjour Julie,
Vous n’êtes pas seuls.
Venir partager votre histoire avec nous ici nous permet à toutes et à tous de savoir et surtout de faire savoir.
Merci de nous laisser entrer chez vous et sachez que notre porte (je parle en mon nom et au nom des celles et ceux qui “commentent” ici) sera toujours ouverte.
Je vous souhaite une très belle fin de semaine et attends lundi impatiemment pour le WEEK END MAMAN SE FAIT BELLE.
Elsa
30 septembre 2016 at 12:05Holala, j’en ai les larmes aux yeux… Il n’y aura jamais assez de mots pour des parents endeuillés mais il y a mes pensées, d’une inconnue émue, qui a le cœur serré pour vous. Piètre conclusion mais je n’ai d’autres mots : courage.
aix paris
30 septembre 2016 at 13:11Je te comprends, je partage tes pensées…Ici aussi nous avons du faire face à cette douleur il y a quelques tout petits mois…Et la vie reprend le dessus comme tu le dis si bien..Je suis entourée aujourd’hui de 3 collègues enceintes qui durant toute la pause dejeuner se projetteent, vivent le plus naturellement du monde leurs bonheur d’être encainte, font passer les photos de la dernière écho….Et moi je suis au milieu, essaynt de faire bonne figure alors que le coeur n’y est pas..Certes je suis heureuse pour elle mais j’ai juste envie de hurler régulièrement: « non ma peine n’est pas passée…. » Plein de douceurs en pensée pour toi 😉
Marie
30 septembre 2016 at 14:21Je découvre ton blog aujourd’hui, je découvre ton histoire et je pleure avec toi.
J’ai perdu mon bébé il y a 1 an et presque 3 mois. Je suis toujours aussi triste. Ma voisine me parlait l’autre jour de sa fille qui a perdu un bébé il y a 26 ans et qui en est toujours attristée. Il est des choses dont on ne se remet pas. Il y a des hauts, il y a des bas, mais il faut « juste » apprendre à vivre avec.
Ce que tu dis est si vrai : nous avons seulement besoin d’une présence.
Je t’envoie plein de pensées positives. Edgar sera toujours auprès de toi!
Qit
30 septembre 2016 at 15:59Je découvre aussi votre blog aujourd’hui et votre message me touche beaucoup, je vous envoie plein d »affection et de douces pensées pour que la paix vous habite de plus en plus chaque jour, et que vous puissiez vivre avec cet évènement tout en retrouvant la joie de vivre pleinement. Courage et confiance…
Nos Instants Papillons
30 septembre 2016 at 20:08Là tout de suite j’ai failli m’étouffer avec mon infusion. Des frissons dans tout mon corps. Je te serre fort contre mon cœur.
patricia campistron
30 septembre 2016 at 20:38J’ai perdu un enfant en 2011, et c’est toujours douloureux, même si avec le temps ça va mieux. Beaucoup de courage, il en faut pour se relever d’une telle épreuve. Petit Edgar a été bien réel et regarde de là haut …
Affectueusement.
- Nell -
1 octobre 2016 at 00:15Mon cœur est en mille morceaux en lisant ton article, (et les autres d’ailleurs), Edgar vit dans vos cœurs et vos pensées, vivez à 100% pour lui, souriiez pour lui, aimez pour lui, aimez la vie tout simplement pour lui…
Je sais que cela doit être très difficile de le faire, mais avec le temps votre douleur s’apaisera pour laisser place au sourire de son souvenir qui viendra sans que vous en rendiez compte. On apprend malheureusement à vivre avec (je n’ai pas eu le temps de connaitre le mien). Sachez que je suis de tout cœur avec vous. Courage…
Marie PETITEAU
1 octobre 2016 at 15:02Je n’ai pas pour habitude de prendre parole sur les blogs. Je les lis et bien souvent j’en reste là. Mais là, c’est un sujet qui me parle beaucoup et que je comprends car nous sommes malheureusement nous aussi passé par là. Nous avons perdu un petit garçon le 4 mars de cette année que nous n’avons pas eu le temps d’accueillir dans notre petite famille. Pourtant il aurait été si heureux entouré de ses 2 grands frères qui l’attendait tellement… Il est vrai que nous essayons de faire en sorte d’aller bien car malgré tout la vie est belle mais le manque est là, omniprésent. Alors sache que je partage ta douleur et te souhaite courage et croyance en la vie
Paulineelleaime
5 octobre 2016 at 14:15Pensées & Free Hugs pour cette douleur béante qui vous broie le coeur. La vie se poursuit pour les autres tandis que pour vous elle s’arrête. A des années lumières de votre drame mais touchée par ton histoire. Des bises de la Ville Rose pleine de soleil 🙂
Manue
10 octobre 2016 at 13:24J’ai vécu la même chose en 2009. Je n’ai jamais oublié et n’oublierai jamais mon fils Lilian. Plein de pensées, plein de bonnes ondes, plein de chaudoudous <3
greenxsquare
18 octobre 2016 at 15:58Merci Julie. Merci pour ces mots, cette douceur, cette vérité. Je n’ai jamais été maman, et j’ai pourtant vécu moi aussi, le deuil périnatal. Deux petits frères, qui n’ont jamais franchi le seuil de l’hôpital, à un an d’intervalle. Deux petits frères que j’attendais avec impatience, et au sujet desquels ont m’a dit l’un après l’autre « il ne viendra jamais à la maison ». Deux trous béants dans mon coeur d’enfant. Alors évidemment, je n’ai aucun conseil à te donner, et peu de réconfort à t’apporter. Mais simplement une toute petite demande, pour Lina. Aide-la à être libre. Le sujet n’a jamais été tabou à la maison, mais c’étai si compliqué en dehors. Et encore aujourd’hui. « Tu as des frères et soeurs? -Oui trois. Enfin 5. Mais comme c’est bien trop compliqué à expliquer, on va dire 3 » Soyez toujours auprès de Lina comme vous le faites aujourd’hui, à lui dire qu’elle a le droit d’être triste, qu’elle a le droit de parler d’Edgar, même si parfois ça peut mettre les gens mal à l’aise… C’est déjà bien assez difficile comme ça. La douleur sera toujours là, je ne vais pas te dire le contraire. Mais on vit avec, et on peut même être heureux !
Emmanuelle
30 octobre 2016 at 15:10Je rajouterai aussi « n’ayez pas peur de nous en parler ou de nous poser des questions ». J’ai toujours peur de gêner les gens quand j’aborde « le petit » (et oui je ne prononce pas son nom pour ne pas choquer les gens). Mais non, nous n’allons pas forcément pleurer dès qu’on en parle ou chercher de la compassion. Personnellement, j’ai juste besoin qu’on ne l’oublie pas et ne pas omettre de ma vie cette grossesse et cet enfant. Je te souhaite en tout cas plein de courage car même si je sais que tu iras mieux, il y aura encore des moments difficiles.
Vanessa
25 juin 2019 at 20:55Merci. Juste merci de mettre des mots sur mes angoisses.
Je découvre votre blog grâce à une amie et je me sens soulagée. Elle pensait que je me reconnaîtrais en vous alors que depuis le début je ne me retrouve nulle part.
Merci