Elle est là, au creux de mon ventre.
Tapie tel un chat prêt à attaquer.
Je la sens à chaque instant, parfois l’oubliant un peu.
Mais elle est bien là, si sournoise et parfois si violente.
Cette colère, cette boule au ventre indescriptible tant elle est douloureuse.
Je voudrais la combattre, la voir s’évanouir, se cacher
tant elle aurait peur de ma force et de mon courage.
Mais non, il faut croire que force et courage ne sont pas encore
assez puissants, ils sont si fragiles.
J’ai perdu mon bébé, au creux de mon ventre il a perdu la vie,
alors que j’étais prête à lui donner la vie.
Arrivée au terme de 9 mois en dent de scie.
9 mois ponctués de divers évènements qui ont joué avec nos nerfs.
Entre la crainte d’un accouchement prématuré,
la peur indescriptible de perdre mon mari rongé par le stress,
les soucis auditifs de Lina et son opération,
et puis tous ces évènements mondiaux qui nous poussent à aborder la vie autrement.
Avant de partir dans cette belle aventure,
avant de faire le choix d’agrandir notre famille,
la dépression me quittait enfin, elle me laissait un peu de répit.
Bien dans mon corps, bien dans ma tête, j’étais prête et heureuse.
La boule au ventre et l’énervement étaient devenus de lointaines connaissances.
Et puis, et puis…
Et puis tout ça est revenu, incontrôlables et mesquins sentiments.
Je les connais si bien, ils me sont familiers et en même temps
j’ai tellement de difficultés à les gérer.
Chaque contrariété me transforme en monstre.
Telle une furie j’ai envie de hurler et pleurer pour recracher cette affreuse colère.
Mais j’ai ma jolie Lina qui n’a pas besoin d’être effrayée.
« Ne sois pas triste maman, ça me rend triste »
Viendra un temps où je devrais songer à me faire aider.
J’aimerais tant qu’on ne soit pas en vacances scolaires.
J’aimerais tant que Lina soit entourée d’enfants pour s’amuser.
J’aimerais tant qu’elle n’ait pas à vivre et subir mes sautes d’humeur.
Mais ce n’est pas le cas, alors il va falloir faire des efforts.
Des efforts pour elle, pour moi, pour nous trois.
Des efforts pour aller vers le mieux en attendant d’être accompagnée.
Des efforts et une couette pour étouffer mes pleurs et mes cris.
J’ai tenu la main froide de mon bébé en lui promettant d’être heureuse.
Alors même si c’est difficile je me dois de tenir cette promesse pour lui.
Avec du temps, avec du courage, avec de l’amour, avec de la force.
Etre heureuse, de nouveau chaque jour.
Julie, maman de Lina et Edgar, bientôt (de nouveau) heureuse.
24 Comments
Marine
27 juillet 2016 at 10:22Ton texte est superbe..bon courage je n’ai aucun autre mot
Djahann
27 juillet 2016 at 10:26Ce texte est si beau alors qu’il parle d’une telle souffrance. Je vous admire. Prenez soin de vous
natacha ouchakoff
27 juillet 2016 at 10:28Je ne sais pas quoi te dire pour t’apaiser.. Je n’ai moi même pas encore trouver cet apaisement tant attendu . J’arrive juste à vivre avec plus de joie, à voir plus facilement les petits bonheurs de la vie .. Mais Milan reste toujours à mon esprit alors je t’embrasse très fort <3
Paroli82
27 juillet 2016 at 10:33En parler, c’est déjà avancer, et vous le faites très bien. Courage, amour, force … ❤
Anaïs
27 juillet 2016 at 10:44Je te découvre et cela me replonge indéniablement deux ans en arrière quand ma sœur a perdu son petit Léon. Je tend à croire que rien de ce que nous te dirons ne t’apaisera, en tout cas pour le moment. Mais parler, tenter de refaire surface, vouloir être heureuse fera qu’un moment, la colère s’apaisera. Je pense… Et en tout cas je te le souhaite. Edgar vous accompagnera à chaque instant de votre vie, et vous penserez à lui un sourire aux lèvres.
Magali
27 juillet 2016 at 10:46Du courage, de la patience et de l’amour pour avancer un petit peu chaque jour…tu es très forte, je t’embrasse bien fort toi et ta famille <3
Lucie
27 juillet 2016 at 10:47Beaucoup de courage
Maud
27 juillet 2016 at 10:49Je t embrasse de tout mon cœur ❤️
Noëllie
27 juillet 2016 at 10:57Et en même temps et malgré tout elle est tellement importante cette colère… Je l’ai longuement contenue et même pris des médocs ( homéo) pr qu’elle me quitte, j’étais devenue calme- ni heureuse, ni triste- j’aimais ça… Et en même temps ce n’était pas réaliste.. Je n’étais pas moi alors j’ai arrêté et j’ai laissé éclater un peu cette colère- un peu- je me suis sentie mieux et par « vengance » de ce que la vie avait osée me faite vivre, j’ai décidé de tomber enceinte, pas pour la remplacer mais pour prouver que je pouvais y arriver… Et j’ai denouveau contenue cette colère. Mais’le jour de sa naissance, après une grossesse des plus risquée, des plus dures. Avec le médicale trop présent j’ai exploser, j’ai hurlé et demandé qu’on me foute la paix. Je pense que j’ai hurlé tout ce que j’aurais eu besoin d’hurler le jour où j’ai tenu ma petite fille sans vie mais je n’ai pas su comment et je ne pensais pas avoir le droit de le faire… Et pourtant on a tant le droit de hurler et pleurer dans ces moments-là! Mais j’avais tellement peur d’être vue encore pire que comme celle qui ne savait pas donner la vie si je hurlais, de faire encore plus de mal aux autres… Du coup, je me suis un peu perdue… Qques années plus tard je commence à me retrouver, mon mari et moi avons perdu un bout de nous ce jour là qu’on ne retrouvera jamais mais maintenant 5 ans après on arrive à l’accepter… À accepter d’avoir vécu l’inexplicable et d’être tj debout. D’en parler à notre fils autant qu’il en a besoin nous a aidé, l’innocence et la simplicité des enfants est tellement beau. Grâce à lui, un petit bout d’elle vie toujours car on en a tj parlé simplement et lui en parle tt naturellement avec nos proches, même ceux qui essaie d’eEt en même temps et malgré tout elle est tellement importante cette colère… Je l’ai longuement contenue et même pris des médocs ( homéo) pr qu’elle me quitte, j’étais devenue calme- ni heureuse, ni triste- j’aimais ça… Et en même temps ce n’était pas réaliste.. Je n’étais pas moi alors j’ai arrêté et j’ai laissé éclater un peu cette colère- un peu- je me suis sentie mieux et par « vengance » de ce que la vie avait osée me faite vivre, j’ai décidé de tomber enceinte… Et j’ai denouveau contenue cette colère. Mais’le jour de sa naissance, après une grossesse des plus risquée, des plus dures. Avec le médicale trop présent j’ai exploser, j’ai hurlé et demandé qu’on me foute la paix. Je pense que j’ai hurlé tout ce que j’aurais eu besoin d’hurler le jour où j’ai tenu ma petite fille sans vie mais je n’ai pas su comment et je ne pensais pas avoir le droit de le faire… Et pourtant on a tant le droit de hurler et pleurer dans ces moments-là! Mais j’avais tellement peur d’être vue encore pire que comme celle qui ne savait pas donner la vie si je hurlais, de faire encore plus de mal aux autres… Du coup, je me suis un peu perdue… Qques années plus tard je commence à me retrouver, mon mari et moi avons perdu un bout de nous ce jour là qu’on ne retrouvera jamais mais maintenant 5 ans après on arrive à l’accepter… À accepter de vivre l’inexplicable. D’en parler à notre fils autant qu’il en a besoin simplement et lui en parle quand il en a besoin autout de lui sans en faire un tabou… On a toujours veillé à ce que cette grande soeur soit présente mais certainement pas envahissante et je pense qu’on y est arrivé…Bref ma famille ne sera jamais ce qu’elle aurait du être mais aujourd’hui je peux le dire ça fait moins mal et je n’ai plus cette colère envers moi ou envers la vie. J’ai toujours du mal avec le fait que mon corps ait donner la mort plutôt que la vie mais j’ai fait la paix avec… Pour me permettre de vivre pleinement avec mon fils, ce bébé qui arrive et ma petite étoile toujours au fond de mon coeur. J’ai toujours détesté qu’on me parle de l’experience de chacun tellement chaque situation est unique mais’si je peux retenir’un conseil : le jour où tu t’en sens capable laisse sortir la colère, ne t’enferme pas dedans, elle est là pr’une raison. Tu as le droit de ressentir de la colère! Plein de bisous à vous.
Justine
27 juillet 2016 at 11:12Les mots me manquent. Le chagrin est immense. Nous venons de vivre le même drame dans ma famille. Ma cousine déjà maman d’une adorable fillette a perdu son petit garçon à 15 jours du terme. Votre texte est poignant. Faites vous bien accompagner, centrez vous sur le beau, le vrai ce qui vous fera avancer. Je vous envoie toute mon affection et un chariot de courage.
Justine
Virginie
27 juillet 2016 at 11:17Au détour de mes liens sur Facebook j’ai appris la triste nouvelle de la perte de ton bébé. À chaque fois c’est la même souffrance qui me frappe de plein fouet. Ton analyse des premiers jours malgré le temps qui semble suspendu me rappelle tant ceux qui ont suivi la perte de notre bébé. Cette douleur physique qui s’empare de ton cœur en l’emprisonnant, cette boule de rage au ventre contre cette injustice de la vie. Tu ne seras sans doute pas prête à me croire maintenant et c’est tout à fait normal mais ce sentiment va s’atténuer. Jamais tu n’oublieras ton petit garçon, jamais il ne se passera un jour sans que tu ne penses à lui. Mais la douleur physique du manque va passer.. Tout ces maux vont disparaître pour laisser la place au doux souvenir de l’avoir porté, d’avoir veillé sur lui pendant ces 9 mois et de son passage parmi vous. Ça prend du temps, c’est long et douloureux, laisse toi le temps de plonger au plus profond de ta peine pour mieux remonter. Tu ne seras plus jamais la même et j’aime à penser que mon Ange a fait de moi une meilleure personne. De tout cœur avec vous, avec ta Lina (qu’il faut protéger et qui sera aussi en grande partie votre force pour surmonter cette épreuve) et mes plus douces pensées pour votre petit Edgar <3
Cliqemilie
27 juillet 2016 at 12:10Je connais ce que tu décris, j ai perdu mon fils alors qu il allait avoir 3 ans. C est peut être une chance que ce soit les vacances pour ne pas « se laisser aller ». La vie est une pute mais elle est belle quand même. Je t envoies plein de courage
Mumpascap
27 juillet 2016 at 12:48J’ai envie de te voir heureuse. Pour lui, pour elle, pour vous. Tu le mérite. Ce que tu vis est injuste, et j’espère voir ton foyer et ton humeur apaisé, qu’importe le temps qu’il faudra. Se faire accompagner, c’est je pense ce qu’il y a de mieux. Je pense bien bien fort à toi <3.
Céline
27 juillet 2016 at 14:00Etre heureuse. Comment sait-on quand nous le sommes? Je le sais quand des frissons de bonheurs me parcours devant des instants d’amour attrapé au vol, témoin de l’affection qu’ont mon mari pour mes fils ou vice-versa. Surtout quand entre eux ils sont très touchants, à se dire des gentillesses ou se câliner… Mais je sais aussi que je ne le suis pas aussi souvent que je le devrais. Il y a toujours pire. On s’en veut tant. Est-ce hormonal? Est-ce l’accumulation des déceptions de la vie? Je te souhaite en tout cas de vivre de grands bonheurs et d’être toujours entourée d’amour…
Nathalie
27 juillet 2016 at 14:57Je t’embrasse, Julie. Courage… Un jour après l’autre. Petit à petit. Si je pouvais t’enlever un peu de peine…
Je pense fort à toi.
Bien des bises. ❤️
Maman Voyage
27 juillet 2016 at 16:19Puise bien vite dans l’amour de ta fille toute l’énergie nécessaire pour cette étape si difficile. Plein de pensées pour toi.
lebazardelaura
27 juillet 2016 at 19:12Je t’envoie plein de courage et surtout, plein de force.
Bises
Laura
cora poisson
27 juillet 2016 at 20:16Oh chere julie que dire c est si douleureux ce que tu vit… jtembrasse si fort de ttes mes forces vraiment. Et si jamais tu vient sur angers moi jconnait une coquine d lya qui serait ravie de vous acceuillir .biz tendresse courage tres beau texte
Guerin
27 juillet 2016 at 21:22Chère Julie on ne se connaît pas. Ce que tu vis m a rappelé les sentiments que j ai eu il y a maintenant 13 ans. Lorsque j ai perdu ma fille après sa naissance une amie m avait dit un jour tu penseras à ta fille avec le sourire. C était pour moi inconcevable . Il n y a pas un jour sans que je pense à elle. Elle fait partie de notre famille. Nous avons fait une sorte de thérapie de groupe avec des parents qui ont vécu la même situation cela nous a beaucoup aidés. Aujourd hui quand je pense à ma fille c est avec le sourire , celui de la vie qui reprend, pour elle, pour ses frères et sa soeur aînée nous construisons une belle histoire et je sais qu elle nous accompagnera tout au long de notre vie . Courage Julie, tu retrouveras toi aussi le sourire.
mybrouhaha
28 juillet 2016 at 07:24ton texte me fait penser au film Eternal sunshine, quand tu souffres tellement que tu aimerais pouvoir tout mettre sur une cassette, puis l’effacer de ta mémoire, comme ça, pour oublier tout simplement.
Je ne peux absolument pas imaginer ce que tu vis, je me demande presque chaque jour comment tu fais pour traverser ça. Mais quand je te lis, quand je lis les mots que tu choisis pour en parler, alors j’ai terriblement confiance en toi. Je sais que vous surmonterez ça, pour ta famille, pour ta petite étoile, et que tu en ressortiras plus forte. Et un jour, heureuse à nouveau.
Je t’embrasse
Chloé H.
28 juillet 2016 at 12:15C’est par hasard, au détour d’un tweet, que je suis tombée sur ton article et que j’ai appris la terrible nouvelle. J’ai le coeur lourd pour vous de cette épreuve que vous ne méritez pas. Ta petite famille et toi avez toute mes pensées les plus douces et plus réconfortantes. Même si c’est peu face à votre douleur, j’espère qu’elles vous mettront un peu de baume au coeur et vous apporteront un peu de chaleur. Chloé.
Bsimian
28 juillet 2016 at 13:36Je vous envoie des milliers de ballons d’amour pour vous rendre un peu votre sourire et votre joie.
une lectrice qui passe par là
28 juillet 2016 at 20:11Je vous souhaite des tonnes et des tonnes et des tonnes et des tonnes et des tonnes de courage, et plus encore de bonheur
Agnès
13 août 2016 at 05:25Les mots me manquent… Je ne saurai quoi dire !!!
Vos mots me bouleversent.
C’est tellement dur ce qui vous arrive.
Tendresse